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Certificat de mort du Département de la Guerre qui certifie que Robert Morelle, chasseur du 28e 1/2 brigade d’infanterie légère, est mort le 2 janvier 1802 dans le naufrage du vaisseau 'Le Banel' sur les côtes d’Algérie. Le vaisseau faisait partie de la division de Gantaume en route de Toulon à Saint-Domingue.
Sur le dos "Avis de décès militaire Morel Robert L’An 11"
Déchirures, plis, rousseurs.
36 x 23.50 cm
Ce vaisseau, Le Banel, ne va jamais atteindre sa destination. Il va s'échouer sur une crique, en Algérie, entre Ténès et Cherchell, près de Beni Haoua. Une troublante histoire de naufragés, dont des femmes qui ne vont jamais réaliser leur rêve, celui de vivre en Amérique. Le navire devait participer avec un corps expéditionnaire français à mater une sédition qui a tourné à la guerre d'indépendance menée par des esclaves affranchis de la partie ouest de l'île.
Ce vaisseau, lourdement armé et avec plus de 700 personnes à bord, a terminé sa course sur les côtes algériennes, à un peu plus de 10 km à l'est de ce qui était à l'époque le «Vieux Ténès», sur la baie des «Souahlias», ou «Souilias». C'était au petit matin d'un pluvieux et venteux 15 janvier 1802, à quelque 200 km à l'ouest d'Alger.
Ce jour-là, vers quatre heures du matin et par un temps de tous les diables, ce vaisseau, faisant partie de la division du contre-amiral Ganteaume, se fracasse sur les brisants de cette baie. Une légende va alors naître du naufrage de ce navire, armé et équipé à Toulon pour emmener à Saint Domingue des troupes envoyées par Napoléon Bonaparte, agacé plus que tourmenté par la prise de pouvoir d'anciens esclaves dans la partie française de l'île, qui exportait à cette époque l'essentiel du café et du sucre consommés dans le monde.
https://tipaza.typepad.fr/mon_weblog/2019/09/mama-binette-naufrag%C3%A9e-en-barbarie.html
Le consul de France à Alger, Dubois Thainville, écrivait quelques mois après le naufrage du navire sur la baie des Souilias, que ’’le vaisseau français Le Banel portant 200 marins, 529 militaires et 9 femmes, ayant à son bord des munitions de guerre et de bouche, s’est perdu le 25 nivôse de l’an X (15 janvier 1802) sur les côtes de Barbarie’’. Le diplomate français achèvera sa lettre de protestation au Dey d’Alger en précisant que ’’plusieurs naufragés du nombre desquels se trouvent trois femmes, le Comte Noyer, officier, et plusieurs mousses se trouvent encore au pouvoir des Kabyles’’.
’’Le Banel’’ avait en fait le seul défaut des navires vénitiens : sa lenteur, sa lourdeur et sa maniabilité difficile par gros temps. Pris dans une violente tempête, l’escadre française a fatalement pris de l’avance sur ce navire qui avait servi à rapatrier des prisonniers français de Malte après ’’la paix d’Amiens’’ (25 mars 1802) entre d’une part le Royaume-Uni et d’autre part la France, l’Espagne et la république Batave.
Distancé par l’escadre et pris dans une violente tempête, son commandant, le capitaine Callamand, qui connaissait parfaitement la topographie de la baie des Souilias, décide de faire échouer le bâtiment sur les hauts fonds sablonneux de la plage de Oued-Goussine, à quelques 10 km à l’ouest du petit village d’alors de Beni-Haoua.
Selon des témoignages, son idée sera, tel qu’il le racontera plus tard en passant en cour martiale, de faire échouer le navire sur les hauts fonds de la baie des Souilias en attendant la fin de la tempête et reprendre la mer pour rejoindre l’escadre.