$125.00 CAD
| /
Lettre envoyé par M. du Bouchage, Ministre d’Etat de la Marine à M. Mistral, Intendant de la Marine au Havre.
Il parle de deux marins séditieux de St. Domingue et les actions à prendre pour s’assurer que les séditieux ne peuvent pas être compris dans les levées pour service à bord des vaisseaux de l’État.
Lettre écrit seulement trois jours avant la chute du Roi Louis XVI le 10 aout.
Copie fait par Mistral pour circuler à les confrres de son département:
A Paris le 7 Aout 1792 L’an 4e de la Liberte
D’après le compte que vous m’avés rendu, Monsieur, relativement aux nommées Philippeaux officier marinier de l’Orient et Le Codet Monsieur de Bordeaux, débarqués au havre du v-eau L’Aimable Juliette, en provenance du V-eau de l’Etat Le Borée, dont ils ont été congediés à St. Domingue comme séditieux, j’approuve la parti que vous avés prit de les renvoyer dans leur quartier; mais comme il seroit possible que ces marines ne fissent pas encore ___ de leurs erreurs, et que de retour chez eux, ils demandassent à être employés au service, il convient de ne comprendre dans les levées, que ceux dont la résidence ou la conduite actuelle seroient propres à rassurer entièrement sur les nouveaux troubles qu’ils pourroient occasionner à Bord des vaisseaux de l’Etat et après toutes __ avoir prevenu les ordonnateurs des Ports pour la quelles ils seroient destinées de la position dans la quelle ils se trouvent vous voudrez bien donner des ordres dans cet esprit aux commissaires des classes de votre Département.
Le Ministre de la Marine signé du Bouchage
Pour Copie Mistral (signé)
La Borée = 1785, 74 canons, renommé Ça-Ira puis Agricola en 1794. En 1790, elle a joint l'escadron de Brest. Entre mai 1792 et janvier 1793, sous le Capitaine de Grimouard, elle a escorté des convois du Saint Domingue à Rochefort, avant d'être déclassé.
Plis horizontaux et verticaux. Rousseurs sur les bords.
31 x 19,50 cm
François Joseph de Gratet, vicomte du Bouchage (1749-1821) est un général d'artillerie et homme politique français, ministre de la marine en 1792 et en 1815, ministre des affaires étrangères en 1792.
Maréchal de camp et inspecteur général de son arme le 8 juillet 1792, il acceptera après deux rebuffades le 21 le portefeuille de ministre de la marine après le renvoi de Roland, puis celui de ministre des affaires étrangères.
Destitué le 10 août comme contre-révolutionnaire. Il conseillait à Louis XVI la résistance; il préfère se retirer au sein de l'Assemblée. Le vicomte du Bouchage l'y accompagne donnant le bras à la Reine et tenant Madame par la main. Le 13 août il quitte Paris, mais il n'émigre pas.
