1850 lettre Ferdinand Guillon, prisonnier politique Ste Pélagie Paris

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Ferdinand Guillon, journaliste et fouriéristesuite aux événements de 1848 est détenu à la prison de Sainte Pélagie de Paris pour "offense envers la personne du président de la République",

Envelope adressé à M. Kunemann, négotiant à Paris. Eugène Kunemann, membre du Club des républicains-socialistes.

Sainte Pélagie le 18 Septembre 1850
 
Mon cher Kunemann,
 
Venez donc me voir à Sainte Pélagie. J’éprouve le besoin de causer avec vous de notre vieille amitié.
Demandez à M. Roux Dufort chef de bureau des prisons à la préfecture de police, une permission pour tous les quinze jours et pour une fois par mois au moins. J’ose espérer qu'elle ne vous sera pas refusée.
 
Tous à vous de beau
Fr Guillon

 

Ferdinand Guilon

Ferdinand Guillon (1813 – 1887). Publiciste, journaliste à Troyes, Nantes, Paris et Constantine (Algérie) ; employé par une compagnie de chemins de fer en Russie. Membre de l’Institut sociétaire, auteur de plusieurs brochures fouriéristes. Collaborateur, membre du conseil de rédaction puis co-gérant en 1849-1850 de La Démocratie pacifique. Co-gérant de la Société européo-américaine de colonisation au Texas. Collaborateur du Bulletin du mouvement social.

En mai 1850, il est condamné deux fois pour des articles repris de La Voix du peuple, de Proudhon ; la première fois, le 21 mai, à six mois de prison et 1 500 francs d’amende pour « offense envers la personne du président de la République » ; la seconde fois, le 29 mai à 8 mois de prison et 3 000 francs d’amende. La cour d’assises de la Seine ordonne aussi la suspension du journal pendant un mois. Guillon entre à la prison de Sainte-Pélagie le 15 juin 1850. Le 30 juillet suivant, il déclare renoncer à la fonction de gérant de La Démocratie pacifique qui, après plus de deux mois d’interruption, reparaît en août à un rythme hebdomadaire.

En prison à Sainte-Pélagie

D’après les lettres qu’il envoie à Jules Michelet et à Victor Considerant, son séjour carcéral semble avoir été d’abord très pénible…

Afin d’obtenir l’amélioration des conditions d’incarcération du prisonnier, et notamment la possibilité de recevoir des livres, Michelet demande à Béranger d’intervenir auprès des autorités ; en vain semble-t-il, le chansonnier-poète craignant « de ne pouvoir être utile [au] prisonnier » car son « crédit […] est évanoui de ce côté comme de tous les autres ».

Il sort de prison le 14 août 1851. Quelques mois plus tard survient le coup d’État du 2 décembre. 

http://charlesfourier.fr/spip.php?article1842&var_recherche=presse