1791 émeutes religieuses à Colmar, mesures de l'Assemblée Nationale

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À Colmar, on ferme le couvent des Augustins. One foule se rassemble, on disait qu'on allait enlever de force les religieux. Le Département cède à la pression et ordonne la réouverture de l'église des augustins. L’Assemblée nationale n’est pas contente, et prend des mesures pour suspendre des administrateurs

Dans quelques jour la famille royale fuira vers Varennes.

Superbe entête héraldique royale et révolutionnaire, avec trois fleurs de lys, sur l'avant d'un autel, et un oeil vigilant qui surmonte l'autel. 

  'La Nation La Loi et el Roi'

Extrait du registre des Séances du Directoire du Département du Haut-Rhin séant à Colmar
Quinzième du mois de Juin 1791
Vu les dispositions portées par le décret de l’Assemblée Nationale du 31 may dernier, relatif aux troubles de Colmar, sanctionné par le Roi le premier du courant.
 
Oui le directeur génerale sindic,
 
Le Directoire du Département du Haut Rhin arrête que les Registres des Séances du Dir. Du District de Colmar seront apportés aux archives du Département dans le jour par le Secrétaire dudit District et ce à la poursuite et diligence du Procureur sindic, pour --- le vû d’--ux être pris par le Directoire tel parti qu’il avisera.
  
Vu Waelterlé     Jourdain Scr’t Gen’l

 

Pli horizontal.

31 x 21 cm

Jacques Pierre Waelterlé (1761-1831) est un homme politique français. Avocat, il est membre du directoire du département en 1790 et député du Haut-Rhin de 1791 à 1792. Il redevient administrateur du département en 1794 puis haut-juré.

WIKIPEDIA

Jourdain (Antoine), (1749-1818). Il était premier commis au greffe du Conseil souverain d'Alsace, au moment où éclata la révolution, et devint secrétaire-général de l'administration du département, du premier jour de son établissement. 

...Les Augustins de Colmar avaient  préféré quitter leur couvent, plutôtque de se rendre à Paris, résidence que leur avait assignée le directoire. Leur église avait été fermée, et cette mesure avait vivement mécontenté les catholiques. Quelques jours après, les Capucins, qui avaient opté pour la vie commune, avaient été autorisés à se retirer, les uns, à Neuf-Brisach, les autres, à Belfort.

Dans la nuit du 21 au 22 mai, un attroupement considérable se forma aux abords du couvent : le bruit s'était répandu qu'on allait enlever de force les religieux. La foule exaspérée proférait des cris injurieux et menaçants contre l'évêque, ses vicaires et tous les conformistes. Un membre du département, qui demeurait près de là, fut menacé de la lanterne. Dans le même moment, d'autres groupes se forment devant le couvent des Augustins; les portes sont enfoncées, la foule pénètre dans l'église et s'y met en prière. Quelques orateurs font ensuite les motions les plus violentes : on propose de se porter à l'évêché, de chasser l'évêque et tous les prêtres assermentés. Au milieu de ces désordres, la municipalité se borne à faire circuler des patrouilles de garde nationale et de troupe de ligne. Quarante personnes environ, arrêtées par ces patrouilles, sont immédiatement remises en liberté par les ordres de deux officiers municipaux. Ce n'est que vers le malin, que l'église est enfin évacuée. Les mécontents se retirent, en se promettant de renouveler leurs protestations dans la journée.

Ce jour-là, en effet, les citoyens des quatre sections se réunissent en assemblée de commune et rédigent une pétition où ils expriment la douleur que leur fait éprouver, après la suppression de plusieurs maisons religieuses, le projet d'éloigner les PP. Capucins, qui ont acquis tant de droits à l'affection et à la reconnaissance des citoyens.... Cependant le département, averti de ce qui se passe, mande près de lui le maire de Salomon, qui se présente, accompagné de tous les officiers municipaux. Cette fois encore, il déclare, sur les interpellations du directoire, qu'avec le peu de forces dont dispose l'autorité, en présence de l'effervescence de la population, il ne pourrait répondre de la tranquillité. Dès lors le département crut devoir céder à la pression dont il était l'objet, et, sur l'avis conforme du district et de la municipalité, il rétracta son précédent arrêté et ordonna la réouverture de l'église des Augustins.

Quand l'assemblée nationale apprit ces faits, elle exprima hautement le mécontentement que lui faisait éprouver ce nouvel acte de faiblesse, en présence de l'émeute. Sur le rapport du député Salle, l'arrêté du directoire du département, du 23 mai, fut cassé ; ceux des membres qui l'avaient signé, suspendus de leurs fonctions et remplacés par des membres du conseil général; la poursuite au criminel était dévolue au tribunal du district d'Altkirch...

Histoire de la révolution française dans le département du Haut-Rhin, 1789-1795 (Antoine Armand Véron-Réville)


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