1789 lettre Marquis de Gouvernet au sujet 1ere actrice Comédie de Marseille

$200.00 CAD

| /

Lettre écrite par le Comte de Caraman, ami du Marquis de Gouvernet au maire et échevins de Marseille pour réclamer la première actrice de l'Opéra de Marseille. Le Marquis sera guillotiné en 1794.

Aix le 25 avril 1789
Le M.is de Gouvernet, Messieurs, commandant en chef dans la Duché de Bourgogne réclama la première actrice de La Comédie de Marseille d’après l’engagement qu’elle avait contracté avec l’entrepreneur des Spectacles de Dijon. Cette affaire dont vous trouverés les détails dans lettre que je joins ici, vous regardant plus que moi, je la soumets à votre décision et je vous prie de me faire part de ce que vous aurez fait en conséquence en me renvoyant la lettre de M. de Gouvernet pour que je puisse luy répondre, et donner les ordres que vous croirés justes et nécessaires.
J’ay l’honneur d’être avec les sentiments les plus sincères, messieurs. Votre très humble et très obéissant serviteur,
Ct De Caraman
Ms. les maire Echevins et ___ de Marseille 

 

Pli vertical. Rousseurs sur le dos.

22 x 17 cm.

Victor Maurice de Riquet de Caraman (1727 -1807) était un officier général, ami de Marie-Antoinette à qui il inspira la création du hameau de la Reine à Versailles.

Il devient lieutenant général des armées du Roi en 1780, membre du comité de la guerre, grande croix de Saint-Louis. Il est commandant en chef des provinces de Provence de 1787 jusqu'en février 1790.

Émigré avec sa famille en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne, il avait été appelé auprès des princes français à Coblence et fit avec eux la campagne de Champagne. Il revint en France en 1802.

C'est en tant que commandant militaire en chef de Provence qu'il va intervenir pour mettre fin à la « dissidence » marseillaise, qui fait suite à l'émeute populaire des 23 et 24 mars 1789 et qui s'est traduite par la création d'une garde citoyenne, la formation de l’assemblée des trois ordres qui remplace, en l’englobant, l’ancienne municipalité, et la réforme du système fiscal communal. Le 20 mai 1789, le comte de Caraman se présente aux portes de Marseille avec six bataillons d'infanterie, six escadrons de cavalerie et des pièces de canon. Respectant cependant le privilège de la ville de ne pas recevoir de troupes dans son enceinte, le comte laisse ses soldats aux portes et, sous les ovations de la population, rentre seul dans Marseille, escorté par le gouverneur viguier, les échevins et la garde citoyenne...

 

Philippe-Antoine-Gabriel-Victor-Charles, marquis de La Tour-Du-Pin-Gouvertnet De La Charce, comte de Montmorin, baron de la Ferté et de Fouvent, appelé d'abord le marquis de La Tour-Du-Pin, et ensuite le marquis de Gouvernet, par donation de la terre de ce nom, à lui faite par testament et par l'aîné de sa maison, était arrière-petitfils de Pierre III, marquis de la Charce et père de l'illustre Philis, dont nous avons parlé plus haut. Né au château de la Colombière, près Fouvent, en Champagne, vers l'année 1725, il entra au service en 1756, et fit toutes les campagnes de la guerre qui se termina en 1748 par le traité d'Aix-la-Chapelle.

En avril 1765, renonçant à son gouvernement du Maine, par affection pour le prince de Condé, il passa au commandement en chef de toute la Bourgogne, dont ce prince était gouverneur. Quinze ans plus tard, il était élevé au grade de lieutenant général, et, en 1787 et 1788, il faisait partie de l'assemblée des notables.

La révolution française éclata. Malgré les dangers où l'exposaient inévitablement son nom et ses services, il ne crut pas devoir émigrer. Appelé, comme témoin, dans le procès de la reine Marie-Antoinette, il y déposa en peu de mots, mais avec courage et dignité: c'était signer pour lui-même une sentence de mort. Arrêté bientôt, en effet, dans sa maison de la Tuilerie, près Paris; il fut traduit au tribunal révolutionnaire, et conduit à l'échafaud le 28 avril 1794, le même jour que le ministre de la guerre, son cousin.

Deuxième registre du livre d'or de la noblesse de France


Next Previous